Quantcast
Channel: Tarot de Marseille Archives - Fabrice Pascaud
Viewing all 45 articles
Browse latest View live

Le tarot de l’art d’aimer : Le Mat

$
0
0

Support divinatoire pour certains, miroir psychologique pour d’autres, le Tarot s’adresse avant tout à notre monde intérieur, à cette partie secrète qui attend qu’on lève son voile pour nous donner à voir et à comprendre notre présence au monde. Vingt-deux arcanes majeurs qu’il faut considérer comme un livre initiatique auquel il manque la reliure.

Cette reliure c’est à chacun de nous de la créer en fonction de notre parcours individuel et spirituel, car le tarot est avant tout un chemin initiatique qui s’ouvre par l’arcane I Le Bateleur jusqu’au Mat (l’arcane sans nombre). Et il ne saurait y avoir de chemin initiatique sans amour qu’il soit à la fois charnel et spirituel. Sur le plan de l’incarnation terrestre, l’amour a besoin de s’incarner dans une âme, un esprit et un corps. C’est pourquoi « Le tarot de l’art d’aimer » abordera essentiellement chaque lame sous cet éclairage, celui des sentiments et de l’amour. Nous découvrirons ainsi du premier au dernier arcane comment celui-ci vit sa passion amoureuse.

 

LE MAT

 

 

PRÉSENTATION

Le Mat est le personnage du Tarot le plus déroutant, le plus intrigant, il a donné lieu à un grand nombre d’interprétations tant il demeure captivant. Contrairement aux précédentes lames du Tarot, il n’a pas de nombre, c’est donc L’Arcane sans nombre qui fait un lointain écho à L’Arcane sans nom, la lame XIII. Y aurait-il un lien subtil qui relierait directement ces deux arcanes ? Son nom pour commencer : Le Mat est surprenant, quelle signification lui donner ?

En langue arabe le mot « mat » se traduit par mort ou mourir. Cette précision nous confronte donc de fait à L’Arcane sans nom qui symbolise la mort initiatique, autrement dit une mutation psychique. Mais pour Le Mat, cette mort se joue sur tous les plans c’est-à-dire qu’il rompt toute attache avec ce monde-ci ; il se place de fait en dehors du temps puisqu’il vit sur un niveau de conscience supérieur. Il s’oriente vers la gauche donnant ainsi l’impression de remonter le temps, de partir à contre-courant et de là de prendre le contre-pied des choses.

D’autres iconographies du Tarot l’ont baptisé Le Fou. Par fou il faut entendre celui qui n’offre plus aucune prise au monde, celui qui n’est plus ligoté par des principes, des concepts, des idéologies ; c’est l’être libéré et intérieurement libre. Il s’est ainsi totalement affranchi de toutes formes de conditionnements.

 

SA FAÇON D’AIMER

C’est un solitaire, aussi pour les questions liées aux sentiments, il n’est pas à son aise. Son besoin d’être libre engendre une difficulté à trouver sa place dans une relation amoureuse. Il lui faut du temps pour s’installer, ne pas le brusquer sinon c’est la fuite. C’est pourquoi, il peut marquer une séparation ou une rencontre selon les lames alentour. En cas de divorce, on y laisse des plumes car les choses ne sont pas dans la transparence. L’amour peut se présenter mais très loin de chez soi. Ne jamais mêler la vie amoureuse à la vie professionnelle car cela finit généralement mal. Les lieux insolites, marginaux peuvent être à l’origine d’une rencontre marquante. Ne pas chercher à renouer avec d’anciennes relations qu’elles soient amicales ou sentimentales. La bisexualité et l’homosexualité sont les attributs de cet arcane.

 

ET SI LORS D’UN TIRAGE, LE MAT RENCONTRE :

Pour lire les associations du Mat avec les autres arcanes, reportez-vous aux études précédentes du Bateleur jusqu’au Monde.

 

Cet article Le tarot de l’art d’aimer : Le Mat est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.


Intervention sur la chaine TV Claude Alexis

$
0
0

Voici un extrait de mon intervention sur la chaîne webtv de Claude Alexis en avril 2018 en compagnie de Manon Saidani

Cet article Intervention sur la chaine TV Claude Alexis est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Transit de Saturne sur le Soleil

$
0
0

 

J’ai reçu, il y a quelques jours, le message d’une personne s’interrogeant sur le futur transit de Saturne sur son Soleil natal. Comme je ne fais pas de consultations par mail, cette demande m’a donc incité à rédiger une note générale relative à ce transit.

 

Symbolique

Soleil : élément : feu (composante chaude). Symbolise l’extraversion, le rayonnement, la volonté, la pulsion de vie, c’est l’astre (plus précisément, une étoile) de l’été, son signe est le Lion et son exaltation en Bélier (démarrage du printemps).

Saturne : élément terre (composante froide). Symbolise l’introversion, la concentration, la grisaille, le silence, la pondération, c’est l’astre de l’hiver, son signe le Capricorne (démarrage de l’hiver) et son exaltation en Balance (démarrage de l’automne).

 

Tonalité du transit

Tout transit sur le Soleil natal doit être considéré comme une configuration majeure. On parle du système solaire, ce qui veut dire qu’il occupe le centre, que tout s’organise autour de lui, il a donc une valeur de centralisation. Par conséquent, toutes les configurations qui touchent le Soleil natal sont à étudier attentivement. Ne jamais oublier de faire intervenir la maîtrise. Le passage (conjonction) de Saturne sur le Soleil natal marque une prise de recul, ce que j’appelle « un retour à soi ». C’est souvent le moment où l’on fait le point. L’éclat solaire est durant ce passage recouvert d’un voile de brume, une sorte d’état crépusculaire s’installe. Tel un passage nuageux devant le soleil.

Un poids, un malaise indéfinissable se font sentir, cet étrange sentiment que le temps passe, que l’on doit selon l’itinéraire qui nous est propre se délester. Un plus de discernement est demandé afin de procéder à une sélection entre ce qui nous est essentiel et ce que l’on peut « mettre de côté » à défaut de s’en débarrasser définitivement.

 

Le temps, l’effort

Ne jamais oublier que Saturne est le dieu du temps et qu’il pose de fait la question de la durée et du sens à donner à celle-ci. Pour un transit sur le Soleil, il interroge sur le temps dont nous disposons encore et de ce que l’on veut en faire. Pour paraphraser Krishnamurti, c’est davantage du temps psychologique (Soleil = ego) dont il est question et, ensuite, de ses implications sur le temps chronologique.

Par conséquent, durant ce transit l’énergie tend à davantage s’intérioriser, d’où, fréquemment, le sentiment que tout est plus difficile à faire, à supporter, l’impression de porter le monde sur ses épaules, d’être plombé, etc. À ceci peut s’ajouter aussi le fait de se sentir incompris, mal perçu, peu entendu, ce que l’on appelle familièrement « le langage de sourds ». En effet, le message est : « Oriente tes efforts, ta volonté en toi et pour toi, n’attends pas que l’extérieur vienne à toi, te sollicite… »

 

Le passé, l’histoire

Saturne tend à mettre à distance, installe une barrière, lance une vague de froid qui ne favorise pas l’échange, la communication. De là, ce sentiment de solitude qui enserre ou que l’on s’impose. La mémoire se déroule, le passé resurgit bon an mal an, mais il refait surface. Ceci afin d’opérer une forme de dépouillement ; pour avancer, il faut aussi se libérer mentalement, faire sauter des barrières de manière à aborder le nouveau cycle de 29,5 ans avec moins de charges, de lourdeur.

 

L’Hermite

Dans le tarot de Marseille, Saturne est associé à L’arcane VIIII – L’Hermite. Un homme âgé avec une lanterne à hauteur des yeux et vêtu d’une cape bleu-marine avance d’un pas lent et sûr à la fois. Il est fixé sur son objectif. Nous voyons là la puissance de concentration de Saturne, sa fixité, sa capacité à s’astreindre à une tâche et la mener à son terme.

 

La santé

Lors de ce transit, la santé demande à être prise en considération car le Soleil symbolise la vitalité. Peut-être le moment de modifier son hygiène de vie, d’aller vers une vie plus calme, moins sujette au stress. Privilégier la qualité à la quantité. La période aussi pour adopter une alimentation plus rigoureuse et plus saine. Parfois, sous ce transit, une perte de poids peut en découler (notamment sur l’asc.). Nous avons là la sécheresse de Saturne mais aussi la force et l’auto discipline qu’il procure pour aller jusqu’au bout d’un processus.

 

Les maisons transitées

Bien entendu, il faut tenir compte de la maison où se produit ce transit Saturne Soleil. À titre d’exemple :

 

  • À l’Ascendant : cela marque l’être dans sa profondeur, son intégrité, ses propres valeurs, son état de santé physique et morale, son identité, où il en est et ce qu’il envisage pour lui. Le retour à soi en sa totalité.

 

  • En IV : les questions de fondements, la solidité de ses acquis, du patrimoine qu’il s’est constitué, son lieu de vie, est-il bon d’y rester ou pas ? La famille peut être aussi la préoccupation majeure.

 

  • En VII : changement dans l’entourage, esprit sélectif sur les associés, les partenaires… Besoin de mettre des distances avec certaines personnes ou ce sont elles qui s’éloignent, selon. Solidité dans les accords, car c’est la rigueur, l’efficacité et non les sentiments qui priment. Passage aussi où l’on peut se sentir seul au sein de son couple. Dans le cas où l’on est seul, soit on se fait une raison de son célibat soit on décide d’y tirer un trait.

 

  • En X : l’orientation professionnelle ou le sens nouveau que l’on veut donner à sa vie. Moment où l’on peut ressentir un ennui, un ralentissement, le sentiment que l’on a fait le tour des choses, de son secteur d’activité, « on plafonne » et l’on sent intimement que ça ne pourra pas continuer ainsi ad vitam aeternam. C’est un tour de clé de voûte… qu’il convient d’aborder avec prudence et recul. Au mieux, on peut s’installer dans ses fonctions et atteindre enfin l’objectif fixé tant attendu, mais ça ne se fait pas dans le confort. Au moins bon, c’est la mise au placard, on passe à l’ombre… voire la chute.

 

Les valeurs spirituelles

Toutes les activités qui font appel à la pensée, la profondeur, la concentration voire la solitude du laboratoire sont favorisées sous ce transit. Forte est la capacité de s’abstraire pour se focaliser sur un travail laborieux nécessitant une grande concentration et constance.

Les valeurs spirituelles sont également à l’honneur et ô combien ! S’adonner à la méditation ou à tout autre pratique favorisant l’introspection sous ce transit est en parfaite adéquation avec sa symbolique intrinsèque, par exemple. Tout ce qui se rattache à la vie dite « intérieure » est porté, soutenu, on se sent apte à vivre la part de solitude et d’auto discipline que cela sous-tend. Nous touchons là ce que j’ai nommé au tout début de cet article « Le retour à soi ».

 

Thème astrologique de Rimbaud dressé par André Breton

Le temple intérieur

Ce transit aide à édifier notre temple intérieur. Avec Saturne, vite et bien, ça ne cadre pas. C’est de la pierre de taille… qui résiste ensuite à toutes les intempéries et constitue le refuge, le lieu de retraite en soi. D’où la notion de force intérieure sous ce transit. Parvenir à trouver le point de rencontre entre ce qui semble de prime abord inconciliable, à savoir le chaud [Soleil] et le froid [Saturne], l’or [Soleil] le plomb [Saturne]. Soleil et Saturne ont ceci en commun : Soleil puissance de centralisation et Saturne puissance de concentration, ce qui confère une force de caractère, la raison domine, la lucidité est claire, tout ce que l’on décide sous un tel transit est fait en pleine conscience, on affronte sa propre réalité, on y apporte un éclairage nouveau qui nécessite d’en passer par une phase de solitude bien souvent. D’où le fait que c’est une excellente configuration pour débuter une analyse ou s’engager dans une voie spirituelle.

Parvenir à cette résolution dialectique sur un plan horizontal et alchimique sur le plan vertical. Cette résolution des antinomies selon la célèbre formule d’André Breton : « Je cherche l’or du temps ». Cette quête de l’or [Soleil] du temps [Saturne] pour tendre vers l’Éternité et pouvoir se dire comme Rimbaud : « Elle est retrouvée/ Quoi ? — L’Éternité/ C’est la mer allée/ Avec le soleil. »

Fabrice Pascaud

Cet article Transit de Saturne sur le Soleil est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Tarot : Aspects de la consultation.

$
0
0

La consultation avec les lames du Tarot réclame infiniment de prudence, de réserve. Le praticien est confronté à l’inconnu et ce qu’il ramène de cet inconnu ne peut jamais être considéré comme incontestable, comme étant la vérité absolue. Un tas de facteurs entrent en jeu : l’état d’esprit dans lequel on se trouve, l’attitude du consultant : ouvert ou sur ses gardes, la complexité de la question et les différents paramètres qu’elle fait intervenir, autant de points créant des interactions qui viennent considérablement influencer le cours d’une consultation. Aussi, une grande humilité est nécessaire à une bonne pratique. Ne jamais se croire détenteur de la Vérité, car, à l’image d’Icare, on finit tôt ou tard par se brûler les ailes.

 

L’ÉCOUTE

En dehors d’une fine intuition, l’autre qualité qu’un tarologue doit avoir est l’écoute. Une écoute attentive, sensible, l’attention flottante, si je peux dire, qui permet de saisir le sens caché, occulte, des paroles du consultant. Parfois, une personne tellement envahie par ses problèmes rencontre des difficultés pour réellement traduire ce qu’elle ressent et se trouve dans l’incapacité de formuler correctement sa question. Dans ce cas, le tarologue doit être apte à orienter correctement le sens de la question car de la qualité et de la justesse de la question dépendra la pertinence des réponses.

 

L’ÉTAT D’ESPRIT

Pour faire une bonne consultation, il faut déjà se sentir soi-même en parfaite condition. Lorsque l’on se sent fatigué, préoccupé, il faut, dans ce cas, reporter la consultation car la clarté d’esprit et la lucidité feront défaut. De plus, il peut y avoir un danger d’identification entre les soucis du tarologue et ceux du consultant, il en ressort une confusion et fréquemment des conseils erronés.

 

LE LIEU

Pour qu’une consultation se passe dans les meilleures conditions, il faut un espace dans lequel le tarologue se sent bien, en harmonie avec ce qui l’entoure. Le calme extérieur est essentiel afin de ne pas perturber la concentration. Ces précisions valent aussi pour le consultant afin qu’il se sente en sécurité et écouté. Le bruit engendre des tensions intérieures qui nuisent à la perception. Personnellement, je déconseille toute forme de musique durant une consultation car celle-ci tend à dissiper l’attention, elle attire l’oreille inexorablement et de là décentre le jeu des perceptions.
Je dois cependant avouer qu’il m’est arrivé et qu’il m’arrive encore de consulter dans des endroits où le calme est absent (café, salons, etc.) Les consultations sont difficiles car une plus grande concentration m’est réclamée et une perte considérable d’énergie en est la conséquence. Un grand nombre d’années de pratique m’autorise ce genre de consultations, mais à petite dose.

 

LA DURÉE

On m’a souvent posé la question à propos de la durée d’une bonne consultation, je répondrai ceci : la qualité d’une consultation ne dépend pas de sa durée. Tout est fonction de la complexité des questions et de la fluidité avec laquelle le tarologue va percevoir les choses et partant de là y apporter son interprétation. Certaines consultations peuvent donc être courtes et d’autres longues. Mais y a-t-il malgré tout un minimum à respecter ? Je dirai qu’entre trente minutes et une heure, le tarologue peut faire une consultation de qualité. Au-delà d’une heure, il peut y avoir une déperdition d’énergie et de concentration. Le fléchissement de ces deux points pouvant entraîner une perception fausse des choses et donc une mauvaise interprétation.

 

Fabrice Pascaud

Cet article Tarot : Aspects de la consultation. est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Interview à cœur ouvert…

Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur

$
0
0

Entretien avec Fabrice Pascaud à l’occasion de la sortie de son livre : « Le Tarot de l’art d’aimer »

 

Isabelle Dillmann : L’amour se cultive-t-il ? Apprend-on à aimer en aimant ?

L’amour se cultive comme une fleur fragile qu’il faut entretenir sans en abimer les pétales. Malcolm de Chazal poète mauricien disait : « Pour qui n’a pas compris la fleur, ne peut aimer la femme ». Plus qu’un apprentissage qui m’évoquerait le mental, l’amour est une forme d’initiation liée au ressenti, à l’intuition. On s’enfante à travers l’amour comme une énergie qui se renouvelle sans cesse, mais nécessite une extrême prudence et une grande attention.

 

 ID : Aime-t-on plus en avançant en âge ?

On aime avec plus de gravité. Ce n’est peut-être plus l’incandescence des années de jeunesse, bien que je pense que pour deux êtres qui s’aiment follement, l’amour n’a pas d’âge. L’étincelle ne vieillit pas. L’enjeu de toute une vie, c’est l’amour. C’est ma conviction profonde. C’est ce qui nous fait vivre et nous aide à tout traverser.

 

ID : Peut-on parler, dans l’espace-temps si particulier de la consultation, d’un amour de votre part pour l’inconnu(e) qui est en face de vous ?

La consultation est pour moi un grand moment de joie. J’aime consulter. On peut être un bon astrologue, un bon enseignant, mais la consultation c’est le rapport sans filtre à l’autre. Il y a une forme d’altérité et une confrontation de notre savoir en tant que praticien avec la réalité d’une autre personne. C’est un grand privilège de voir des personnes se déplacer pour venir nous voir, elles prennent du temps et nous accordent leur confiance. La part intime des êtres s’ouvre à nous. Nous avons accès à leurs secrets, à leurs blessures. C’est à la fois extraordinaire et grave. C’est une forme de communion qui nécessite pour le praticien d’être très à l’écoute.

 

ID : Dans quelles dispositions intérieures êtes-vous pendant une consultation ?

Je suis dans un état différent de mon état relationnel ou émotionnel habituel. En grande réceptivité. Non pas dans un état d’abandon, mais plutôt de lâcher-prise. À tel point que durant ces deux heures tous mes soucis disparaissent. Je suis à 100 % avec la personne. Quand la consultation a porté ses fruits, j’en suis heureux. Quelque chose s’est passé, mais je ne sais pas toujours quoi ? Parfois, je demeure dans un état d’interrogation très subjectif qui n’est pas toujours fondé. Ce n’est que quand la personne revient me voir et me fait part de sa satisfaction que je le sais.
Une consultation est positive quand il y a eu écho, résonnance particulière entre nous sachant par exemple que la Vénus d’une personne dans un même signe ne va pas répondre de la même façon par rapport à son vécu… C’est pourquoi il faut faire corps avec l’autre en lui laissant aussi la parole.

 

 ID : Écouter, est-ce aimer ?

 S’il n’y a pas d’écoute dans un couple, il n’y a pas d’amour. J’en fais souvent le constat en consultation quand j’entends : « Je vis avec lui, mais il ne me voit plus, il ne m’entend plus » ou encore : « Je lui parle, mais il est ailleurs ». Eh oui ! Tout passe par le langage. En consultation, la moindre parole peut être révélatrice. Comme ce fameux : « Je l’aime beaucoup ». Le « beaucoup » est de fait limitatif. Je le fais remarquer à la personne qui ne s’en est pas même rendu compte. Dans ces cas-là, il faut être encore plus attentif, oublier la technique. De par ma nature, j’ai toujours été à l’écoute. J’aime comparer l’astrologie à la musique. Ce n’est pas parce que vous apprenez le solfège que vous allez devenir un grand compositeur ou un grand virtuose. Nous partageons la même école, nous apprenons les notes de la gamme, nous avons un vocabulaire identique et pourtant mystère ; nous sommes tous différents ! L’astrologie c’est pareil. C’est une gamme céleste offerte à différents interprètes astrologues qui entendent et s’harmonisent différemment avec leur mélodie intérieure.

 

 ID : Entendez-vous les silences et les non-dits des consultants ?

Oui je les entends parfois, c’est de l’ordre de l’intuition, du ressenti. Certaines personnes sont très ouvertes, expansives. Parfois trop, il faut les arrêter, car il arrive un moment où ma parole n’a plus de place. D’autres personnes sont fermées, parfois intimidées ou impressionnées, je les invite à s’ouvrir. C’est très variable.

 

ID : Que pensez-vous de cette déclaration : « Je l’aime à en mourir  » ?

C’est l’expression d’un amour absolu et romantique. « Il » ou « elle » est toute ma vie, après, il n’y a plus rien. Mais c’est aussi l’expression d’un amour qui met en péril. César Pavese écrit dans « Le métier de vivre » : « On ne se tue pas par amour pour une femme, on se tue parce que l’amour nous met à nu, nous confronte à notre propre néant ». On peut user de subterfuge dans la pensée dite intellectuelle, mais pas dans l’amour qui est la grande épreuve de la vie.
J’entends souvent dire, surtout de la part des hommes, que l’amitié et l’amour c’est la même chose. Eh bien moi je dis que non. Les hommes ont un côté clanique avec le besoin de se retrouver entre eux comme dans un ventre maternel. Avez-vous déjà entendu parler aux Assises de crime passionnel par amitié ? Certes si vous vivez une rupture amicale, vous allez ressentir de la tristesse, mais si votre amour vous quitte, c’est l’effondrement. Vous êtes atteint au plus profond de vous-même. Bien sûr, il peut y avoir des amitiés amoureuses, et c’est là aussi très compliqué parce qu’on ne peut pas bouger les lignes. Si on le fait, on risque de tout perdre. Dans le thème, on voit si la personne est plus apte à vivre de grandes amitiés amoureuses qu’une histoire d’amour. La maison XI nous indique cette tendance : l’amour de l’amitié.

 

 ID : L’amour peut-il être une force de transformation ?

 Ah oui c’est une véritable Alchimie qui peut même être une transcendance. « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure » dit Saint-Augustin un Père de l’Église !   Si quelque chose nous permet de nous dépasser, c’est bien l’amour. Je parle de l’amour d’un couple bien sûr qui nous permet d’éviter de « verser dans ce stupide degré de merdité » comme dit Gurdjieff. Ne jamais démériter de l’amour de l’autre.
Quand on est aimé, on ressent cette puissante énergie ascendante, comme descendante. Nous emmener au ciel ou en enfer.

 

 

ID : Pouvez-vous voir dans un thème la capacité à se laisser détruire par l’amour ?

On voit parfois des configurations complexes qui peuvent conduire à des amours compliquées. Mais certaines personnes ont des aptitudes à vivre ces amours-là. C’est leur façon de vivre. En astrologie on ne porte aucun jugement car la personne vit son thème comme elle le peut. Cela évite toute sorte de préjugés et des directives arbitraires. Par exemple, une Vénus mal aspectée en conflit avec Pluton peut donner des amours destructrices. C’est Éros et Thanatos. Mais les dissonances peuvent être aussi un chemin de sublimation vers le champ de la création. C’est le cas de personnes qui n’arrivant pas vivre leur amour dans le réel le subliment de cette manière. La complexité de cette configuration natale deviendra un levier créateur. Mais dans la vie, ce seront des êtres terriblement malheureux par leurs amours blessées à répétition…
On sait bien qu’un amour qui n’est pas entendu qui n’a pas de retour peut mener à un désespoir terrible ! Mais à quel point n’est-ce pas là aussi un carburant pour créer ? Chacun vit ses aspects comme il le peut, et sauf au prix d’un énorme travail sur soi, sortira très peu de la trame natale de son thème. C’est pourquoi la grande clé de compréhension en astrologie est de toujours contextualiser. Rien de théorique ne peut remplacer la compréhension du modus vivendi personnel.

 

ID : Avez-vous croisé sur votre route des moribonds de l’amour ?

Oui j’ai rencontré et connu des personnes qui ont aimé une seule fois d’une manière totale, absolue, mais qui ne peuvent plus aimer. Laminées, brûlées par l’amour elles ne s’en sont pas remises et se sont interdit toute nouvelle histoire d’amour préférant vivre dans la mémoire de ce qui n’est plus. Un deuil est passé sur cet amour absolu et c’en est fini. On rencontre parfois cela dans les Vénus Capricorne, les Vénus hivernales avec le côté concentrique de Saturne. La personne reste cristallisée sur cet amour. Elle n’est plus capable d’aimer, mais elle n’en souffre pas forcément car elle est taillée pour. Il faut éviter la projection car d’un point de vue extérieur, on pourrait penser qu’elle est malheureuse.
Moi le premier en consultation, je dois veiller à prendre le maximum de recul et ce n’est pas toujours facile. Étant double scorpion, je trouve ces personnes très attachantes, sachant qu’il y a de l’harmonie dans la disharmonie. C’est cela la loi des contraires. Par contre pour des relations toxiques, je les mets en garde, bien qu’ils sachent au fond d’eux-mêmes ce qu’il en est. Dans ces cas-là, les transits peuvent jouer un rôle libérateur, notamment avec Uranus, et je les en informe.

 

ID : Les amours malheureuses nourrissent l’art, la littérature, les chansons… Quel est votre amour à vous dans le registre de la poésie, de la littérature ?

Ceci est lié à une double histoire d’amour. À 16 ans, j’ai découvert Rimbaud dans un milieu où je ne pouvais me faire respecter autrement que par la force. Il n’y avait pas beaucoup de place pour la pensée et la poésie dans ces quartiers-là. Un jour, j’ai fait la connaissance d’une jeune fille, danseuse classique, légèrement plus âgée que moi. Ce fut comme un miracle, une étoile lumineuse dans mon quotidien. J’en suis tombé très amoureux. Quelque temps plus tard, ses parents ont déménagé et comme cadeau d’adieu, elle m’a offert l’œuvre complète de Rimbaud. Je ne l’ai jamais revue, mais Rimbaud est resté dans vie et ce fut mon deuxième coup de foudre : « L’amour est à réinventer, on le sait » écrit-il. Oui, on le sait, mais qu’en fait-on ? Puis Rimbaud m’a amené à découvrir les surréalistes… et bien sûr Breton : « Aimer d’abord, il sera toujours temps de s’interroger sur ce que l’on aime, jusqu’à n’en vouloir plus rien ignorer ».

 

ID : Quel est votre film d’amour préféré dans votre Panthéon de cinéphile ?

J’ai vu beaucoup de films quand j’étais petit, car ma mère a été ouvreuse dans un cinéma. C’était l’époque où il y avait encore des cinémas de quartier. Une grande partie de ma culture s’est faite là. Mon film d’amour préféré est « Mourir d’aimer ». Je l’ai vu gamin, mais je m’en souviens encore. Je suis ressorti en larmes. Cette histoire avait fait naitre en moi un sentiment de révolte. Je ne comprenais pas comment on pouvait interférer ainsi dans l’amour de deux êtres et je ne le comprends toujours pas. Cela me rendrait presque violent. En vous en parlant, je ressens encore les mêmes émotions qu’à l’époque. Gabrielle Russier est morte d’avoir subi une telle humiliation, un tel opprobre ! J’adorais son interprète Annie Girardot femme scorpion s’il en est, qui a eu une vie tragique ; elle aussi est morte d’aimer.

 

ID : La rancœur ne ruine-t-elle pas ce qui nous tient le plus à cœur ?

La rancœur est le pire des poisons. J’appelle cela la mauvaise mémoire. Il faut absolument se libérer de ce genre de parasite et s’en débarrasser comme de la rancune. D’autant que la rancœur et son cortège de ruminations peuvent créer des blocages et paralyser la vie du cœur au sens propre et figuré. Dans ces cas-là, la consultation n’est pas facile car parfois la personne a de bonnes raisons d’avoir de la rancœur, mais elle en a fait son noyau dur. J’essaie d’expliquer qu’abandonner la rancœur ne signifie pas abdiquer — car l’ego se bat derrière — mais qu’elle se ruine elle-même.

 

ID : Idem pour un chagrin d’amour ?

Quand quelqu’un vient me consulter après une séparation et me demande si le conjoint a dans sa vie une autre personne, je réponds qu’il faut tout oublier puisque la séparation est là, sinon c’est encore vivre avec l’autre à distance. C’est humain de se poser cette question, mais dévastateur de chercher à savoir. C’est un lien qui vous étrangle. Je rencontre des personnes qui n’arrivent pas à reconstruire leur vie. J’essaie de les réconcilier avec elles-mêmes, leur faire comprendre que leur capacité d’aimer et d’être aimé est encore là…

Le chagrin d’amour peut être le ferment d’un renouveau, mais parfois le chagrin est tel que cela nécessite une thérapie, un accompagnement. Dans les transits, on peut voir l’amour éclore à nouveau et je le dis. La mémoire d’un amour est une brûlure terrible si vous avez été abandonné, trahi. Mais si, à travers un deuil, il s’agit du souvenir de la personne aimée, c’est aussi un baume.

 

ID : Dans le mot amour, il y a le mot âme…

C’est un appel d’âme. Une rencontre indestructible avec l’âme sœur, une aimantation à vie qui ne veut pas dire que l’on va vivre réellement avec cette personne. C’est le fameux « ni avec toi, ni sans toi ». On touche là à la synastrie astrologique de deux thèmes. En ce qui me concerne, je reste dans une vision très littéraire d’âmes sœurs qui se rencontrent. Tous les questionnements, les suppositions sur le pourquoi et le comment enlèvent de la magie à la rencontre. Cela doit rester un mystère.

 

ID : Et cela à n’importe quel âge ?

J’ai longtemps reçu une dame très âgée. Elle venait me voir en consultation pour ses enfants, ses petits-enfants, mais jamais pour elle. Elle était veuve et me disait qu’ayant été très heureuse avec son mari, elle n’attendait plus rien. Mais dans son thème j’ai vu un magnifique transit sur sa Vénus natale. Je lui ai dit qu’elle pourrait tomber amoureuse. Elle en a ri. L’année suivante elle m’a appelé pour m’avouer qu’elle était tombée amoureuse, et qu’elle partait avec son amant en voyage. Elle a été très heureuse les quatre dernières années de sa vie avant de mourir aimée à 86 ans.

 

Fait à Paris le 13 novembre 2019

 

Entretien réalisé par Isabelle DILLMANN Journaliste, Grand Reporter, Spécialiste des Grands entretiens, Auteur et Biographe. A obtenu la Plume d’Argent pour son travail sur le peuple Philippin.
Livres d’Isabelle Dillmann :

Les politiques ont-ils une âme ? Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

Au cœur du chaos. Entretien avec le patriarche Béchara Boutros Raï. Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

 

Entretien avec le peintre Pierre Soulages qui vient de fêter ses 100 ans (publié dans la Revue des deux mondes) à lire en ligne  . Lire l’entretien, ici

 

 

 

 

 

Cet article Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Le Tarot – Divination et symbolisme

Réflexions sur Saturne Uranus

$
0
0

L’astre agit avec celui qui cherche
Paracelse

Par le jeu subtil que suscite « la contemplation » des arcanes du Tarot de Marseille, il me revient en mémoire cette association que j’avais spontanément faite entre l’année 2020 et l’arcane XX Le Jugement. Association qui s’était traduite en ces termes : 2020 sera l’année du double jugement (20 et 20).

Au présent…

Il est manifeste que cette année restera gravée dans nos mémoires. Celle-ci nous a confrontés à « un ennemi » invisible, et surtout renvoyé à nous-mêmes. Ces phases de confinement nous ont placés dans une situation où le vide le disputait à l’inquiétude pour certains. Pour d’autres, ce fut une période d’approfondissement, de retour à soi pour opérer un nouvel éclairage. Puis celles et ceux qui ont lutté et luttent encore contre le virus. Ces différentes formes de réactions relevant de la symbolique Jupiter Saturne Pluton Capricorne vécue différemment selon la réalité des uns et des autres et en fonction des configurations que ce trio forme dans le thème de naissance.

À partir du 21 décembre, Jupiter et Saturne sortent du Capricorne pour former une conjonction à 0° du Verseau (semi sextile Soleil Mercure). De la terre compacte, froide, cassante du Capricorne nous passons à l’air du Verseau. Cette configuration laisse à présager la fin progressive de la pandémie. Reste encore à vivre Mars Bélier qui va former un nouveau et ultime carré à Pluton avant d’entrer en Taureau le 6 janvier 2021. Deux périodes encore névralgiques, tout en tension et violence : 16/12 (conjonction Lune Pluton carré Mars) et le 23/12 (conjonction Lune Mars carré Pluton). Ce sont des aspects exacts, il faut toujours inclure quelques jours avant et après. Gardons aussi à l’esprit que ce sont des configurations mondiales qui de fait concernent tous les pays. Misons sur un climat électrique, un inconscient collectif tendu que sur des événements « réels », la menace terroriste est toujours tapie dans l’ombre prête à frapper Pluton (ombre) Mars (terreur)… Accordez-moi de ne pas entrer dans une énumération du type d’épreuves qu’un tel carré peut véhiculer. Inutile d’assombrir davantage.

Conjonction Jupiter Saturne

Conjonction Lune Pluton carré Mars

Conjonction Lune Mars carré Pluton

Ensuite…

Pluton restera seul, campé en Capricorne. Il sera sans soutien majeur hormis Saturne qui le conserve sous sa maîtrise. Reste à voir ce que Pluton en transit fait dans nos thèmes respectifs. Mais une chose est sûre, un dégagement, une respiration vont s’installer. La charge de Saturne — par la présence et la maîtrise — desserre son étreinte par son passage en Verseau. Quant à Jupiter, il cesse son rôle amplificateur bien qu’en chute dans le Capricorne. Mais attention au phénomène de surcompensation des planètes dites en exil ou en chute. On a trop vite fait de les amoindrir, grave erreur ! Le sujet est conscient (ou animé par la force de son inconscient) de son point faible et va par compensation le travailler de façon à en faire une force. Combien ai-je vu de pratiquants d’arts martiaux de haut niveau avec des Mars dits en débilité ! Sans parler de certains membres du R.A.I.D ou du G.I.G.N…

Plan personnel

2021 comme je l’ai déjà mentionné dans des articles antérieurs sera sous le carré Saturne/Verseau-Uranus/Taureau. Mon propos ne portera pas sur le plan collectif — ayant déjà traité ce sujet dans d’autres articles — mais sur le plan individuel.

Saturne Uranus deux forces antagonistes. Saturne : le passé, la tradition, la terre… Uranus : le futur, la modernité, le feu… pour résumer. Par conséquent, ce carré va nous demander de faire le point entre ce qui nous bloque, nous retient et ce vers quoi nous voulons tendre, nous orienter. Saturne s’axant sur ce que l’on veut conserver à tout prix, Uranus ce vers quoi l’on tend. Un hiatus risque donc de s’installer et va nous demander d’opérer non pas une rupture sèche (dans la mesure où cela est possible), mais davantage une dialectique. En effet, n’oublions pas le domicile de Saturne en Verseau (avant la découverte d’Uranus) dans le septénaire traditionnel, Saturne étant le maître diurne du Verseau et le maître nocturne du Capricorne.

Par conséquent, Saturne en Verseau est chez lui et offre donc la possibilité d’établir un pont (cette dialectique) entre ce qui nous rattache à notre histoire personnelle et le futur qui se dessine devant nous. Vaste chantier qui nous attend ! Mais n’est-il pas judicieux de bien comprendre notre passé (Saturne) pour construire au mieux notre futur (Uranus) ? Certes, il ne faut pas oublier l’aspect inattendu, éruptif, novateur d’Uranus qui peut nous présenter une orientation nouvelle. Cependant, cette voie nouvelle nécessitera de remettre en question certaines valeurs de notre passé.

De là, des attachements auxquels l’on croyait peuvent se distendre voire s’interrompre plus ou moins abruptement selon. Un sentiment plus aigu d’une solitude intérieure, mais vécu sur un plan évolutif donc moins douloureux. La nécessité de mettre à distance et de prendre de la distance. Nous serons en somme sur un plan profane des alchimistes qui devront transformer la pierre (Saturne) en or libérateur (Uranus) pour partir à la conquête de notre Soleil symbole de la quintessence. Ainsi Saturne devient la force d’appui, d’enracinement à partir de laquelle la puissance ascensionnelle et émancipatrice d’Uranus peut se déployer et s’élancer. Nulle opposition, mais une fusion, une synthèse.

Pour illustrer mon propos, la restauration de la cathédrale de Notre-Dame nous offre un bel exemple entre ceux qui veulent balayer radicalement le passé et remplacer les vitraux anciens par du moderne et ceux qui veulent conserver les vitraux dans la pure tradition. La bataille entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle en somme. Une question se pose : avons-nous encore le savoir nécessaire pour construire à l’identique ? Ne faudra-t-il pas en passer par une rencontre des deux ? Ce ne sont là que des questions qui ont pour but d’illustrer mon propos.

Une chose est sûre : on ne peut stopper la marche en avant du monde. Comme le dit avec acuité Rimbaud dans sa sublime « Une saison en enfer » : (…) le monde marche, pourquoi ne tournerait-il pas ? (…) Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. (…) Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. Et il conclut : (…) et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps. Tout ceci m’évoque la lutte entre les forces saturniennes et uraniennes, les puissances chtoniennes et ouraniennes.

On ne peut écarter non plus des événements soudains qui nous demanderaient de se positionner sur des bases nouvelles, et nous obliger à prendre des décisions pour certaines sans cesse reportées, etc. Comme si ce que nous avons sans cesse contourné, occulté, se manifestait sous la forme du destin ressenti comme fatum (Saturne) s’abattant comme la foudre (Uranus) et nous contraignant à vivre une révolution intime et ce sur différents plans de notre existence. Ce serait, certes inconfortable dans sa manifestation, mais salutaire dans sa finalité.

Pour conclure, ce sont de grandes lignes, ensuite, tout dépend dans quelles maisons du thème individuel se fera ledit carré. Du jeu des maîtrises qui entrera en résonance, etc.

Les natifs du premier décan du Verseau et du Taureau sont principalement concernés. Viennent ensuite les natifs 1er décan Scorpion et Lion.

Sans oublier pour les natifs dernier décan des mêmes signes, le stationnement de Jupiter à partir du mois d’avril 2021 qui viendra bousculer, déverrouiller les situations avec plus ou moins d’aisance selon les situations.

« Ce n’est pas parce que deux nuages se rencontrent que l’éclair jaillit, c’est afin que l’éclair jaillisse que deux nuages se rencontrent. » (proverbe étrusque)

Fabrice Pascaud

Cet article Réflexions sur Saturne Uranus est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.


Podcast : Astro Humeur

$
0
0

L’astrologue est le mieux placé pour savoir qu’il n’échappe pas à sa mélodie céleste intérieure, à la symbolique de son propre thème de naissance. Né avec Uranus conjoint au MC en Lion, l’aimantation de la haute technologie symbolisée par cet astre ne peut me laisser indifférent. Non que j’accorde une importance démesurée à ce domaine, mais il est difficile d’en rester à distance. Et pourquoi ne pas utiliser de façon créative, constructive les moyens de communications, de diffusions qu’il nous propose ? Pour paraphraser Rimbaud qui intimait à la poésie de ne plus rythmer l’action mais d’être en avant, il en va de même pour l’astrologie qui se doit au mieux d’anticiper et pour le moins d’être au plus près de l’instant du monde. La composante uranienne du numérique, l’astrologie ne peut s’y soustraire au risque de se perdre dans les méandres d’un Saturne sclérosant. Ainsi, en réponse à cet écho analogique, j’ai décidé d’ouvrir une chaine podcast intitulé : Astro Humeur.
Chaque mois, je ferai un enregistrement sur différents thèmes liés bien sûr à l’astrologie. J’essaierai d’être le plus didactique possible afin de sensibiliser le plus grand nombre à l’univers astrologique. Ce podcast ne s’adresse pas « aux initiés », il est donc probable que mes consœurs et confrères y trouvent peu d’intérêt. Mon but est d’apporter l’astrologie vers ceux qui s’y intéressent (amateur, débutant…), mais sans en maîtriser tous « les rouages ». Il est grand temps que l’astrologie sorte de son centre pour aller vers la périphérie. Fini l’astrologue scrutant les astres dans son coin de ciel bien à l’abri de toute contagion extérieure…, il faut élargir le spectre.

Voici le lien qui vous conduira au cite du podcast : Astro Humeur (cliquez). Ensuite, il faut télécharger l’application podcast : Google podcast — Spotify — Deezer — Applepodcast, etc. pour vous abonner gratuitement et écouter les enregistrements sur votre smartphone, tablette, ipod ou ordinateur.

 

 

 

Cet article Podcast : Astro Humeur est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Tarot de Marseille : M. Le Pen / E. Macron

$
0
0

Comme vous le savez, je pratique le tarot de Marseille depuis autant d’année que l’astrologie. Et comme il y a longtemps que je n’ai rien rédigé à ce sujet, voici une vidéo où je procède à un tirage en croix concernant les deux candidats au second tour de la présidentielle.
Ce tirage a été effectué en date du 17 avril.

Cet article Tarot de Marseille : M. Le Pen / E. Macron est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Tarot de Marseille : E. Macron/J. L.Mélenchon

Tarot de Marseille : Tirage pyramidal

Transit de Saturne sur le Soleil

$
0
0

 

J’ai reçu, il y a quelques jours, le message d’une personne s’interrogeant sur le futur transit de Saturne sur son Soleil natal. Comme je ne fais pas de consultations par mail, cette demande m’a donc incité à rédiger une note générale relative à ce transit.

 

Symbolique

Soleil : élément : feu (composante chaude). Symbolise l’extraversion, le rayonnement, la volonté, la pulsion de vie, c’est l’astre (plus précisément, une étoile) de l’été, son signe est le Lion et son exaltation en Bélier (démarrage du printemps).

Saturne : élément terre (composante froide). Symbolise l’introversion, la concentration, la grisaille, le silence, la pondération, c’est l’astre de l’hiver, son signe le Capricorne (démarrage de l’hiver) et son exaltation en Balance (démarrage de l’automne).

 

Tonalité du transit

Tout transit sur le Soleil natal doit être considéré comme une configuration majeure. On parle du système solaire, ce qui veut dire qu’il occupe le centre, que tout s’organise autour de lui, il a donc une valeur de centralisation. Par conséquent, toutes les configurations qui touchent le Soleil natal sont à étudier attentivement. Ne jamais oublier de faire intervenir la maîtrise. Le passage (conjonction) de Saturne sur le Soleil natal marque une prise de recul, ce que j’appelle « un retour à soi ». C’est souvent le moment où l’on fait le point. L’éclat solaire est durant ce passage recouvert d’un voile de brume, une sorte d’état crépusculaire s’installe. Tel un passage nuageux devant le soleil.

Un poids, un malaise indéfinissable se font sentir, cet étrange sentiment que le temps passe, que l’on doit selon l’itinéraire qui nous est propre se délester. Un plus de discernement est demandé afin de procéder à une sélection entre ce qui nous est essentiel et ce que l’on peut « mettre de côté » à défaut de s’en débarrasser définitivement.

 

Le temps, l’effort

Ne jamais oublier que Saturne est le dieu du temps et qu’il pose de fait la question de la durée et du sens à donner à celle-ci. Pour un transit sur le Soleil, il interroge sur le temps dont nous disposons encore et de ce que l’on veut en faire. Pour paraphraser Krishnamurti, c’est davantage du temps psychologique (Soleil = ego) dont il est question et, ensuite, de ses implications sur le temps chronologique.

Par conséquent, durant ce transit l’énergie tend à davantage s’intérioriser, d’où, fréquemment, le sentiment que tout est plus difficile à faire, à supporter, l’impression de porter le monde sur ses épaules, d’être plombé, etc. À ceci peut s’ajouter aussi le fait de se sentir incompris, mal perçu, peu entendu, ce que l’on appelle familièrement « le langage de sourds ». En effet, le message est : « Oriente tes efforts, ta volonté en toi et pour toi, n’attends pas que l’extérieur vienne à toi, te sollicite… »

 

Le passé, l’histoire

Saturne tend à mettre à distance, installe une barrière, lance une vague de froid qui ne favorise pas l’échange, la communication. De là, ce sentiment de solitude qui enserre ou que l’on s’impose. La mémoire se déroule, le passé resurgit bon an mal an, mais il refait surface. Ceci afin d’opérer une forme de dépouillement ; pour avancer, il faut aussi se libérer mentalement, faire sauter des barrières de manière à aborder le nouveau cycle de 29,5 ans avec moins de charges, de lourdeur.

 

L’Hermite

Dans le tarot de Marseille, Saturne est associé à L’arcane VIIII – L’Hermite. Un homme âgé avec une lanterne à hauteur des yeux et vêtu d’une cape bleu-marine avance d’un pas lent et sûr à la fois. Il est fixé sur son objectif. Nous voyons là la puissance de concentration de Saturne, sa fixité, sa capacité à s’astreindre à une tâche et la mener à son terme.

 

La santé

Lors de ce transit, la santé demande à être prise en considération car le Soleil symbolise la vitalité. Peut-être le moment de modifier son hygiène de vie, d’aller vers une vie plus calme, moins sujette au stress. Privilégier la qualité à la quantité. La période aussi pour adopter une alimentation plus rigoureuse et plus saine. Parfois, sous ce transit, une perte de poids peut en découler (notamment sur l’asc.). Nous avons là la sécheresse de Saturne mais aussi la force et l’auto discipline qu’il procure pour aller jusqu’au bout d’un processus.

 

Les maisons transitées

Bien entendu, il faut tenir compte de la maison où se produit ce transit Saturne Soleil. À titre d’exemple :

 

  • À l’Ascendant : cela marque l’être dans sa profondeur, son intégrité, ses propres valeurs, son état de santé physique et morale, son identité, où il en est et ce qu’il envisage pour lui. Le retour à soi en sa totalité.

 

  • En IV : les questions de fondements, la solidité de ses acquis, du patrimoine qu’il s’est constitué, son lieu de vie, est-il bon d’y rester ou pas ? La famille peut être aussi la préoccupation majeure.

 

  • En VII : changement dans l’entourage, esprit sélectif sur les associés, les partenaires… Besoin de mettre des distances avec certaines personnes ou ce sont elles qui s’éloignent, selon. Solidité dans les accords, car c’est la rigueur, l’efficacité et non les sentiments qui priment. Passage aussi où l’on peut se sentir seul au sein de son couple. Dans le cas où l’on est seul, soit on se fait une raison de son célibat soit on décide d’y tirer un trait.

 

  • En X : l’orientation professionnelle ou le sens nouveau que l’on veut donner à sa vie. Moment où l’on peut ressentir un ennui, un ralentissement, le sentiment que l’on a fait le tour des choses, de son secteur d’activité, « on plafonne » et l’on sent intimement que ça ne pourra pas continuer ainsi ad vitam aeternam. C’est un tour de clé de voûte… qu’il convient d’aborder avec prudence et recul. Au mieux, on peut s’installer dans ses fonctions et atteindre enfin l’objectif fixé tant attendu, mais ça ne se fait pas dans le confort. Au moins bon, c’est la mise au placard, on passe à l’ombre… voire la chute.

 

Les valeurs spirituelles

Toutes les activités qui font appel à la pensée, la profondeur, la concentration voire la solitude du laboratoire sont favorisées sous ce transit. Forte est la capacité de s’abstraire pour se focaliser sur un travail laborieux nécessitant une grande concentration et constance.

Les valeurs spirituelles sont également à l’honneur et ô combien ! S’adonner à la méditation ou à tout autre pratique favorisant l’introspection sous ce transit est en parfaite adéquation avec sa symbolique intrinsèque, par exemple. Tout ce qui se rattache à la vie dite « intérieure » est porté, soutenu, on se sent apte à vivre la part de solitude et d’auto discipline que cela sous-tend. Nous touchons là ce que j’ai nommé au tout début de cet article « Le retour à soi ».

 

Thème astrologique de Rimbaud dressé par André Breton

Le temple intérieur

Ce transit aide à édifier notre temple intérieur. Avec Saturne, vite et bien, ça ne cadre pas. C’est de la pierre de taille… qui résiste ensuite à toutes les intempéries et constitue le refuge, le lieu de retraite en soi. D’où la notion de force intérieure sous ce transit. Parvenir à trouver le point de rencontre entre ce qui semble de prime abord inconciliable, à savoir le chaud [Soleil] et le froid [Saturne], l’or [Soleil] le plomb [Saturne]. Soleil et Saturne ont ceci en commun : Soleil puissance de centralisation et Saturne puissance de concentration, ce qui confère une force de caractère, la raison domine, la lucidité est claire, tout ce que l’on décide sous un tel transit est fait en pleine conscience, on affronte sa propre réalité, on y apporte un éclairage nouveau qui nécessite d’en passer par une phase de solitude bien souvent. D’où le fait que c’est une excellente configuration pour débuter une analyse ou s’engager dans une voie spirituelle.

Parvenir à cette résolution dialectique sur un plan horizontal et alchimique sur le plan vertical. Cette résolution des antinomies selon la célèbre formule d’André Breton : « Je cherche l’or du temps ». Cette quête de l’or [Soleil] du temps [Saturne] pour tendre vers l’Éternité et pouvoir se dire comme Rimbaud : « Elle est retrouvée/ Quoi ? — L’Éternité/ C’est la mer allée/ Avec le soleil. »

Fabrice Pascaud

Cet article Transit de Saturne sur le Soleil est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Tarot : Aspects de la consultation.

$
0
0

La consultation avec les lames du Tarot réclame infiniment de prudence, de réserve. Le praticien est confronté à l’inconnu et ce qu’il ramène de cet inconnu ne peut jamais être considéré comme incontestable, comme étant la vérité absolue. Un tas de facteurs entrent en jeu : l’état d’esprit dans lequel on se trouve, l’attitude du consultant : ouvert ou sur ses gardes, la complexité de la question et les différents paramètres qu’elle fait intervenir, autant de points créant des interactions qui viennent considérablement influencer le cours d’une consultation. Aussi, une grande humilité est nécessaire à une bonne pratique. Ne jamais se croire détenteur de la Vérité, car, à l’image d’Icare, on finit tôt ou tard par se brûler les ailes.

 

L’ÉCOUTE

En dehors d’une fine intuition, l’autre qualité qu’un tarologue doit avoir est l’écoute. Une écoute attentive, sensible, l’attention flottante, si je peux dire, qui permet de saisir le sens caché, occulte, des paroles du consultant. Parfois, une personne tellement envahie par ses problèmes rencontre des difficultés pour réellement traduire ce qu’elle ressent et se trouve dans l’incapacité de formuler correctement sa question. Dans ce cas, le tarologue doit être apte à orienter correctement le sens de la question car de la qualité et de la justesse de la question dépendra la pertinence des réponses.

 

L’ÉTAT D’ESPRIT

Pour faire une bonne consultation, il faut déjà se sentir soi-même en parfaite condition. Lorsque l’on se sent fatigué, préoccupé, il faut, dans ce cas, reporter la consultation car la clarté d’esprit et la lucidité feront défaut. De plus, il peut y avoir un danger d’identification entre les soucis du tarologue et ceux du consultant, il en ressort une confusion et fréquemment des conseils erronés.

 

LE LIEU

Pour qu’une consultation se passe dans les meilleures conditions, il faut un espace dans lequel le tarologue se sent bien, en harmonie avec ce qui l’entoure. Le calme extérieur est essentiel afin de ne pas perturber la concentration. Ces précisions valent aussi pour le consultant afin qu’il se sente en sécurité et écouté. Le bruit engendre des tensions intérieures qui nuisent à la perception. Personnellement, je déconseille toute forme de musique durant une consultation car celle-ci tend à dissiper l’attention, elle attire l’oreille inexorablement et de là décentre le jeu des perceptions.
Je dois cependant avouer qu’il m’est arrivé et qu’il m’arrive encore de consulter dans des endroits où le calme est absent (café, salons, etc.) Les consultations sont difficiles car une plus grande concentration m’est réclamée et une perte considérable d’énergie en est la conséquence. Un grand nombre d’années de pratique m’autorise ce genre de consultations, mais à petite dose.

 

LA DURÉE

On m’a souvent posé la question à propos de la durée d’une bonne consultation, je répondrai ceci : la qualité d’une consultation ne dépend pas de sa durée. Tout est fonction de la complexité des questions et de la fluidité avec laquelle le tarologue va percevoir les choses et partant de là y apporter son interprétation. Certaines consultations peuvent donc être courtes et d’autres longues. Mais y a-t-il malgré tout un minimum à respecter ? Je dirai qu’entre trente minutes et une heure, le tarologue peut faire une consultation de qualité. Au-delà d’une heure, il peut y avoir une déperdition d’énergie et de concentration. Le fléchissement de ces deux points pouvant entraîner une perception fausse des choses et donc une mauvaise interprétation.

 

Fabrice Pascaud

Cet article Tarot : Aspects de la consultation. est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Interview à cœur ouvert…


Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur

$
0
0

Entretien avec Fabrice Pascaud à l’occasion de la sortie de son livre : « Le Tarot de l’art d’aimer »

 

Isabelle Dillmann : L’amour se cultive-t-il ? Apprend-on à aimer en aimant ?

L’amour se cultive comme une fleur fragile qu’il faut entretenir sans en abimer les pétales. Malcolm de Chazal poète mauricien disait : « Pour qui n’a pas compris la fleur, ne peut aimer la femme ». Plus qu’un apprentissage qui m’évoquerait le mental, l’amour est une forme d’initiation liée au ressenti, à l’intuition. On s’enfante à travers l’amour comme une énergie qui se renouvelle sans cesse, mais nécessite une extrême prudence et une grande attention.

 

 ID : Aime-t-on plus en avançant en âge ?

On aime avec plus de gravité. Ce n’est peut-être plus l’incandescence des années de jeunesse, bien que je pense que pour deux êtres qui s’aiment follement, l’amour n’a pas d’âge. L’étincelle ne vieillit pas. L’enjeu de toute une vie, c’est l’amour. C’est ma conviction profonde. C’est ce qui nous fait vivre et nous aide à tout traverser.

 

ID : Peut-on parler, dans l’espace-temps si particulier de la consultation, d’un amour de votre part pour l’inconnu(e) qui est en face de vous ?

La consultation est pour moi un grand moment de joie. J’aime consulter. On peut être un bon astrologue, un bon enseignant, mais la consultation c’est le rapport sans filtre à l’autre. Il y a une forme d’altérité et une confrontation de notre savoir en tant que praticien avec la réalité d’une autre personne. C’est un grand privilège de voir des personnes se déplacer pour venir nous voir, elles prennent du temps et nous accordent leur confiance. La part intime des êtres s’ouvre à nous. Nous avons accès à leurs secrets, à leurs blessures. C’est à la fois extraordinaire et grave. C’est une forme de communion qui nécessite pour le praticien d’être très à l’écoute.

 

ID : Dans quelles dispositions intérieures êtes-vous pendant une consultation ?

Je suis dans un état différent de mon état relationnel ou émotionnel habituel. En grande réceptivité. Non pas dans un état d’abandon, mais plutôt de lâcher-prise. À tel point que durant ces deux heures tous mes soucis disparaissent. Je suis à 100 % avec la personne. Quand la consultation a porté ses fruits, j’en suis heureux. Quelque chose s’est passé, mais je ne sais pas toujours quoi ? Parfois, je demeure dans un état d’interrogation très subjectif qui n’est pas toujours fondé. Ce n’est que quand la personne revient me voir et me fait part de sa satisfaction que je le sais.
Une consultation est positive quand il y a eu écho, résonnance particulière entre nous sachant par exemple que la Vénus d’une personne dans un même signe ne va pas répondre de la même façon par rapport à son vécu… C’est pourquoi il faut faire corps avec l’autre en lui laissant aussi la parole.

 

 ID : Écouter, est-ce aimer ?

 S’il n’y a pas d’écoute dans un couple, il n’y a pas d’amour. J’en fais souvent le constat en consultation quand j’entends : « Je vis avec lui, mais il ne me voit plus, il ne m’entend plus » ou encore : « Je lui parle, mais il est ailleurs ». Eh oui ! Tout passe par le langage. En consultation, la moindre parole peut être révélatrice. Comme ce fameux : « Je l’aime beaucoup ». Le « beaucoup » est de fait limitatif. Je le fais remarquer à la personne qui ne s’en est pas même rendu compte. Dans ces cas-là, il faut être encore plus attentif, oublier la technique. De par ma nature, j’ai toujours été à l’écoute. J’aime comparer l’astrologie à la musique. Ce n’est pas parce que vous apprenez le solfège que vous allez devenir un grand compositeur ou un grand virtuose. Nous partageons la même école, nous apprenons les notes de la gamme, nous avons un vocabulaire identique et pourtant mystère ; nous sommes tous différents ! L’astrologie c’est pareil. C’est une gamme céleste offerte à différents interprètes astrologues qui entendent et s’harmonisent différemment avec leur mélodie intérieure.

 

 ID : Entendez-vous les silences et les non-dits des consultants ?

Oui je les entends parfois, c’est de l’ordre de l’intuition, du ressenti. Certaines personnes sont très ouvertes, expansives. Parfois trop, il faut les arrêter, car il arrive un moment où ma parole n’a plus de place. D’autres personnes sont fermées, parfois intimidées ou impressionnées, je les invite à s’ouvrir. C’est très variable.

 

ID : Que pensez-vous de cette déclaration : « Je l’aime à en mourir  » ?

C’est l’expression d’un amour absolu et romantique. « Il » ou « elle » est toute ma vie, après, il n’y a plus rien. Mais c’est aussi l’expression d’un amour qui met en péril. César Pavese écrit dans « Le métier de vivre » : « On ne se tue pas par amour pour une femme, on se tue parce que l’amour nous met à nu, nous confronte à notre propre néant ». On peut user de subterfuge dans la pensée dite intellectuelle, mais pas dans l’amour qui est la grande épreuve de la vie.
J’entends souvent dire, surtout de la part des hommes, que l’amitié et l’amour c’est la même chose. Eh bien moi je dis que non. Les hommes ont un côté clanique avec le besoin de se retrouver entre eux comme dans un ventre maternel. Avez-vous déjà entendu parler aux Assises de crime passionnel par amitié ? Certes si vous vivez une rupture amicale, vous allez ressentir de la tristesse, mais si votre amour vous quitte, c’est l’effondrement. Vous êtes atteint au plus profond de vous-même. Bien sûr, il peut y avoir des amitiés amoureuses, et c’est là aussi très compliqué parce qu’on ne peut pas bouger les lignes. Si on le fait, on risque de tout perdre. Dans le thème, on voit si la personne est plus apte à vivre de grandes amitiés amoureuses qu’une histoire d’amour. La maison XI nous indique cette tendance : l’amour de l’amitié.

 

 ID : L’amour peut-il être une force de transformation ?

 Ah oui c’est une véritable Alchimie qui peut même être une transcendance. « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure » dit Saint-Augustin un Père de l’Église !   Si quelque chose nous permet de nous dépasser, c’est bien l’amour. Je parle de l’amour d’un couple bien sûr qui nous permet d’éviter de « verser dans ce stupide degré de merdité » comme dit Gurdjieff. Ne jamais démériter de l’amour de l’autre.
Quand on est aimé, on ressent cette puissante énergie ascendante, comme descendante. Nous emmener au ciel ou en enfer.

 

 

ID : Pouvez-vous voir dans un thème la capacité à se laisser détruire par l’amour ?

On voit parfois des configurations complexes qui peuvent conduire à des amours compliquées. Mais certaines personnes ont des aptitudes à vivre ces amours-là. C’est leur façon de vivre. En astrologie on ne porte aucun jugement car la personne vit son thème comme elle le peut. Cela évite toute sorte de préjugés et des directives arbitraires. Par exemple, une Vénus mal aspectée en conflit avec Pluton peut donner des amours destructrices. C’est Éros et Thanatos. Mais les dissonances peuvent être aussi un chemin de sublimation vers le champ de la création. C’est le cas de personnes qui n’arrivant pas vivre leur amour dans le réel le subliment de cette manière. La complexité de cette configuration natale deviendra un levier créateur. Mais dans la vie, ce seront des êtres terriblement malheureux par leurs amours blessées à répétition…
On sait bien qu’un amour qui n’est pas entendu qui n’a pas de retour peut mener à un désespoir terrible ! Mais à quel point n’est-ce pas là aussi un carburant pour créer ? Chacun vit ses aspects comme il le peut, et sauf au prix d’un énorme travail sur soi, sortira très peu de la trame natale de son thème. C’est pourquoi la grande clé de compréhension en astrologie est de toujours contextualiser. Rien de théorique ne peut remplacer la compréhension du modus vivendi personnel.

 

ID : Avez-vous croisé sur votre route des moribonds de l’amour ?

Oui j’ai rencontré et connu des personnes qui ont aimé une seule fois d’une manière totale, absolue, mais qui ne peuvent plus aimer. Laminées, brûlées par l’amour elles ne s’en sont pas remises et se sont interdit toute nouvelle histoire d’amour préférant vivre dans la mémoire de ce qui n’est plus. Un deuil est passé sur cet amour absolu et c’en est fini. On rencontre parfois cela dans les Vénus Capricorne, les Vénus hivernales avec le côté concentrique de Saturne. La personne reste cristallisée sur cet amour. Elle n’est plus capable d’aimer, mais elle n’en souffre pas forcément car elle est taillée pour. Il faut éviter la projection car d’un point de vue extérieur, on pourrait penser qu’elle est malheureuse.
Moi le premier en consultation, je dois veiller à prendre le maximum de recul et ce n’est pas toujours facile. Étant double scorpion, je trouve ces personnes très attachantes, sachant qu’il y a de l’harmonie dans la disharmonie. C’est cela la loi des contraires. Par contre pour des relations toxiques, je les mets en garde, bien qu’ils sachent au fond d’eux-mêmes ce qu’il en est. Dans ces cas-là, les transits peuvent jouer un rôle libérateur, notamment avec Uranus, et je les en informe.

 

ID : Les amours malheureuses nourrissent l’art, la littérature, les chansons… Quel est votre amour à vous dans le registre de la poésie, de la littérature ?

Ceci est lié à une double histoire d’amour. À 16 ans, j’ai découvert Rimbaud dans un milieu où je ne pouvais me faire respecter autrement que par la force. Il n’y avait pas beaucoup de place pour la pensée et la poésie dans ces quartiers-là. Un jour, j’ai fait la connaissance d’une jeune fille, danseuse classique, légèrement plus âgée que moi. Ce fut comme un miracle, une étoile lumineuse dans mon quotidien. J’en suis tombé très amoureux. Quelque temps plus tard, ses parents ont déménagé et comme cadeau d’adieu, elle m’a offert l’œuvre complète de Rimbaud. Je ne l’ai jamais revue, mais Rimbaud est resté dans vie et ce fut mon deuxième coup de foudre : « L’amour est à réinventer, on le sait » écrit-il. Oui, on le sait, mais qu’en fait-on ? Puis Rimbaud m’a amené à découvrir les surréalistes… et bien sûr Breton : « Aimer d’abord, il sera toujours temps de s’interroger sur ce que l’on aime, jusqu’à n’en vouloir plus rien ignorer ».

 

ID : Quel est votre film d’amour préféré dans votre Panthéon de cinéphile ?

J’ai vu beaucoup de films quand j’étais petit, car ma mère a été ouvreuse dans un cinéma. C’était l’époque où il y avait encore des cinémas de quartier. Une grande partie de ma culture s’est faite là. Mon film d’amour préféré est « Mourir d’aimer ». Je l’ai vu gamin, mais je m’en souviens encore. Je suis ressorti en larmes. Cette histoire avait fait naitre en moi un sentiment de révolte. Je ne comprenais pas comment on pouvait interférer ainsi dans l’amour de deux êtres et je ne le comprends toujours pas. Cela me rendrait presque violent. En vous en parlant, je ressens encore les mêmes émotions qu’à l’époque. Gabrielle Russier est morte d’avoir subi une telle humiliation, un tel opprobre ! J’adorais son interprète Annie Girardot femme scorpion s’il en est, qui a eu une vie tragique ; elle aussi est morte d’aimer.

 

ID : La rancœur ne ruine-t-elle pas ce qui nous tient le plus à cœur ?

La rancœur est le pire des poisons. J’appelle cela la mauvaise mémoire. Il faut absolument se libérer de ce genre de parasite et s’en débarrasser comme de la rancune. D’autant que la rancœur et son cortège de ruminations peuvent créer des blocages et paralyser la vie du cœur au sens propre et figuré. Dans ces cas-là, la consultation n’est pas facile car parfois la personne a de bonnes raisons d’avoir de la rancœur, mais elle en a fait son noyau dur. J’essaie d’expliquer qu’abandonner la rancœur ne signifie pas abdiquer — car l’ego se bat derrière — mais qu’elle se ruine elle-même.

 

ID : Idem pour un chagrin d’amour ?

Quand quelqu’un vient me consulter après une séparation et me demande si le conjoint a dans sa vie une autre personne, je réponds qu’il faut tout oublier puisque la séparation est là, sinon c’est encore vivre avec l’autre à distance. C’est humain de se poser cette question, mais dévastateur de chercher à savoir. C’est un lien qui vous étrangle. Je rencontre des personnes qui n’arrivent pas à reconstruire leur vie. J’essaie de les réconcilier avec elles-mêmes, leur faire comprendre que leur capacité d’aimer et d’être aimé est encore là…

Le chagrin d’amour peut être le ferment d’un renouveau, mais parfois le chagrin est tel que cela nécessite une thérapie, un accompagnement. Dans les transits, on peut voir l’amour éclore à nouveau et je le dis. La mémoire d’un amour est une brûlure terrible si vous avez été abandonné, trahi. Mais si, à travers un deuil, il s’agit du souvenir de la personne aimée, c’est aussi un baume.

 

ID : Dans le mot amour, il y a le mot âme…

C’est un appel d’âme. Une rencontre indestructible avec l’âme sœur, une aimantation à vie qui ne veut pas dire que l’on va vivre réellement avec cette personne. C’est le fameux « ni avec toi, ni sans toi ». On touche là à la synastrie astrologique de deux thèmes. En ce qui me concerne, je reste dans une vision très littéraire d’âmes sœurs qui se rencontrent. Tous les questionnements, les suppositions sur le pourquoi et le comment enlèvent de la magie à la rencontre. Cela doit rester un mystère.

 

ID : Et cela à n’importe quel âge ?

J’ai longtemps reçu une dame très âgée. Elle venait me voir en consultation pour ses enfants, ses petits-enfants, mais jamais pour elle. Elle était veuve et me disait qu’ayant été très heureuse avec son mari, elle n’attendait plus rien. Mais dans son thème j’ai vu un magnifique transit sur sa Vénus natale. Je lui ai dit qu’elle pourrait tomber amoureuse. Elle en a ri. L’année suivante elle m’a appelé pour m’avouer qu’elle était tombée amoureuse, et qu’elle partait avec son amant en voyage. Elle a été très heureuse les quatre dernières années de sa vie avant de mourir aimée à 86 ans.

 

Fait à Paris le 13 novembre 2019

 

Entretien réalisé par Isabelle DILLMANN Journaliste, Grand Reporter, Spécialiste des Grands entretiens, Auteur et Biographe. A obtenu la Plume d’Argent pour son travail sur le peuple Philippin.
Livres d’Isabelle Dillmann :

Les politiques ont-ils une âme ? Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

Au cœur du chaos. Entretien avec le patriarche Béchara Boutros Raï. Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

 

Entretien avec le peintre Pierre Soulages qui vient de fêter ses 100 ans (publié dans la Revue des deux mondes) à lire en ligne  . Lire l’entretien, ici

Cet article Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Transit de Saturne sur le Soleil

$
0
0

 

J’ai reçu, il y a quelques jours, le message d’une personne s’interrogeant sur le futur transit de Saturne sur son Soleil natal. Comme je ne fais pas de consultations par mail, cette demande m’a donc incité à rédiger une note générale relative à ce transit.

 

Symbolique

Soleil : élément : feu (composante chaude). Symbolise l’extraversion, le rayonnement, la volonté, la pulsion de vie, c’est l’astre (plus précisément, une étoile) de l’été, son signe est le Lion et son exaltation en Bélier (démarrage du printemps).

Saturne : élément terre (composante froide). Symbolise l’introversion, la concentration, la grisaille, le silence, la pondération, c’est l’astre de l’hiver, son signe le Capricorne (démarrage de l’hiver) et son exaltation en Balance (démarrage de l’automne).

 

Tonalité du transit

Tout transit sur le Soleil natal doit être considéré comme une configuration majeure. On parle du système solaire, ce qui veut dire qu’il occupe le centre, que tout s’organise autour de lui, il a donc une valeur de centralisation. Par conséquent, toutes les configurations qui touchent le Soleil natal sont à étudier attentivement. Ne jamais oublier de faire intervenir la maîtrise. Le passage (conjonction) de Saturne sur le Soleil natal marque une prise de recul, ce que j’appelle « un retour à soi ». C’est souvent le moment où l’on fait le point. L’éclat solaire est durant ce passage recouvert d’un voile de brume, une sorte d’état crépusculaire s’installe. Tel un passage nuageux devant le soleil.

Un poids, un malaise indéfinissable se font sentir, cet étrange sentiment que le temps passe, que l’on doit selon l’itinéraire qui nous est propre se délester. Un plus de discernement est demandé afin de procéder à une sélection entre ce qui nous est essentiel et ce que l’on peut « mettre de côté » à défaut de s’en débarrasser définitivement.

 

Le temps, l’effort

Ne jamais oublier que Saturne est le dieu du temps et qu’il pose de fait la question de la durée et du sens à donner à celle-ci. Pour un transit sur le Soleil, il interroge sur le temps dont nous disposons encore et de ce que l’on veut en faire. Pour paraphraser Krishnamurti, c’est davantage du temps psychologique (Soleil = ego) dont il est question et, ensuite, de ses implications sur le temps chronologique.

Par conséquent, durant ce transit l’énergie tend à davantage s’intérioriser, d’où, fréquemment, le sentiment que tout est plus difficile à faire, à supporter, l’impression de porter le monde sur ses épaules, d’être plombé, etc. À ceci peut s’ajouter aussi le fait de se sentir incompris, mal perçu, peu entendu, ce que l’on appelle familièrement « le langage de sourds ». En effet, le message est : « Oriente tes efforts, ta volonté en toi et pour toi, n’attends pas que l’extérieur vienne à toi, te sollicite… »

 

Le passé, l’histoire

Saturne tend à mettre à distance, installe une barrière, lance une vague de froid qui ne favorise pas l’échange, la communication. De là, ce sentiment de solitude qui enserre ou que l’on s’impose. La mémoire se déroule, le passé resurgit bon an mal an, mais il refait surface. Ceci afin d’opérer une forme de dépouillement ; pour avancer, il faut aussi se libérer mentalement, faire sauter des barrières de manière à aborder le nouveau cycle de 29,5 ans avec moins de charges, de lourdeur.

 

L’Hermite

Dans le tarot de Marseille, Saturne est associé à L’arcane VIIII – L’Hermite. Un homme âgé avec une lanterne à hauteur des yeux et vêtu d’une cape bleu-marine avance d’un pas lent et sûr à la fois. Il est fixé sur son objectif. Nous voyons là la puissance de concentration de Saturne, sa fixité, sa capacité à s’astreindre à une tâche et la mener à son terme.

 

La santé

Lors de ce transit, la santé demande à être prise en considération car le Soleil symbolise la vitalité. Peut-être le moment de modifier son hygiène de vie, d’aller vers une vie plus calme, moins sujette au stress. Privilégier la qualité à la quantité. La période aussi pour adopter une alimentation plus rigoureuse et plus saine. Parfois, sous ce transit, une perte de poids peut en découler (notamment sur l’asc.). Nous avons là la sécheresse de Saturne mais aussi la force et l’auto discipline qu’il procure pour aller jusqu’au bout d’un processus.

 

Les maisons transitées

Bien entendu, il faut tenir compte de la maison où se produit ce transit Saturne Soleil. À titre d’exemple :

 

  • À l’Ascendant : cela marque l’être dans sa profondeur, son intégrité, ses propres valeurs, son état de santé physique et morale, son identité, où il en est et ce qu’il envisage pour lui. Le retour à soi en sa totalité.

 

  • En IV : les questions de fondements, la solidité de ses acquis, du patrimoine qu’il s’est constitué, son lieu de vie, est-il bon d’y rester ou pas ? La famille peut être aussi la préoccupation majeure.

 

  • En VII : changement dans l’entourage, esprit sélectif sur les associés, les partenaires… Besoin de mettre des distances avec certaines personnes ou ce sont elles qui s’éloignent, selon. Solidité dans les accords, car c’est la rigueur, l’efficacité et non les sentiments qui priment. Passage aussi où l’on peut se sentir seul au sein de son couple. Dans le cas où l’on est seul, soit on se fait une raison de son célibat soit on décide d’y tirer un trait.

 

  • En X : l’orientation professionnelle ou le sens nouveau que l’on veut donner à sa vie. Moment où l’on peut ressentir un ennui, un ralentissement, le sentiment que l’on a fait le tour des choses, de son secteur d’activité, « on plafonne » et l’on sent intimement que ça ne pourra pas continuer ainsi ad vitam aeternam. C’est un tour de clé de voûte… qu’il convient d’aborder avec prudence et recul. Au mieux, on peut s’installer dans ses fonctions et atteindre enfin l’objectif fixé tant attendu, mais ça ne se fait pas dans le confort. Au moins bon, c’est la mise au placard, on passe à l’ombre… voire la chute.

 

Les valeurs spirituelles

Toutes les activités qui font appel à la pensée, la profondeur, la concentration voire la solitude du laboratoire sont favorisées sous ce transit. Forte est la capacité de s’abstraire pour se focaliser sur un travail laborieux nécessitant une grande concentration et constance.

Les valeurs spirituelles sont également à l’honneur et ô combien ! S’adonner à la méditation ou à tout autre pratique favorisant l’introspection sous ce transit est en parfaite adéquation avec sa symbolique intrinsèque, par exemple. Tout ce qui se rattache à la vie dite « intérieure » est porté, soutenu, on se sent apte à vivre la part de solitude et d’auto discipline que cela sous-tend. Nous touchons là ce que j’ai nommé au tout début de cet article « Le retour à soi ».

 

Thème astrologique de Rimbaud dressé par André Breton

Le temple intérieur

Ce transit aide à édifier notre temple intérieur. Avec Saturne, vite et bien, ça ne cadre pas. C’est de la pierre de taille… qui résiste ensuite à toutes les intempéries et constitue le refuge, le lieu de retraite en soi. D’où la notion de force intérieure sous ce transit. Parvenir à trouver le point de rencontre entre ce qui semble de prime abord inconciliable, à savoir le chaud [Soleil] et le froid [Saturne], l’or [Soleil] le plomb [Saturne]. Soleil et Saturne ont ceci en commun : Soleil puissance de centralisation et Saturne puissance de concentration, ce qui confère une force de caractère, la raison domine, la lucidité est claire, tout ce que l’on décide sous un tel transit est fait en pleine conscience, on affronte sa propre réalité, on y apporte un éclairage nouveau qui nécessite d’en passer par une phase de solitude bien souvent. D’où le fait que c’est une excellente configuration pour débuter une analyse ou s’engager dans une voie spirituelle.

Parvenir à cette résolution dialectique sur un plan horizontal et alchimique sur le plan vertical. Cette résolution des antinomies selon la célèbre formule d’André Breton : « Je cherche l’or du temps ». Cette quête de l’or [Soleil] du temps [Saturne] pour tendre vers l’Éternité et pouvoir se dire comme Rimbaud : « Elle est retrouvée/ Quoi ? — L’Éternité/ C’est la mer allée/ Avec le soleil. »

Fabrice Pascaud

Cet article Transit de Saturne sur le Soleil est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Tarot : Aspects de la consultation.

$
0
0

La consultation avec les lames du Tarot réclame infiniment de prudence, de réserve. Le praticien est confronté à l’inconnu et ce qu’il ramène de cet inconnu ne peut jamais être considéré comme incontestable, comme étant la vérité absolue. Un tas de facteurs entrent en jeu : l’état d’esprit dans lequel on se trouve, l’attitude du consultant : ouvert ou sur ses gardes, la complexité de la question et les différents paramètres qu’elle fait intervenir, autant de points créant des interactions qui viennent considérablement influencer le cours d’une consultation. Aussi, une grande humilité est nécessaire à une bonne pratique. Ne jamais se croire détenteur de la Vérité, car, à l’image d’Icare, on finit tôt ou tard par se brûler les ailes.

 

L’ÉCOUTE

En dehors d’une fine intuition, l’autre qualité qu’un tarologue doit avoir est l’écoute. Une écoute attentive, sensible, l’attention flottante, si je peux dire, qui permet de saisir le sens caché, occulte, des paroles du consultant. Parfois, une personne tellement envahie par ses problèmes rencontre des difficultés pour réellement traduire ce qu’elle ressent et se trouve dans l’incapacité de formuler correctement sa question. Dans ce cas, le tarologue doit être apte à orienter correctement le sens de la question car de la qualité et de la justesse de la question dépendra la pertinence des réponses.

 

L’ÉTAT D’ESPRIT

Pour faire une bonne consultation, il faut déjà se sentir soi-même en parfaite condition. Lorsque l’on se sent fatigué, préoccupé, il faut, dans ce cas, reporter la consultation car la clarté d’esprit et la lucidité feront défaut. De plus, il peut y avoir un danger d’identification entre les soucis du tarologue et ceux du consultant, il en ressort une confusion et fréquemment des conseils erronés.

 

LE LIEU

Pour qu’une consultation se passe dans les meilleures conditions, il faut un espace dans lequel le tarologue se sent bien, en harmonie avec ce qui l’entoure. Le calme extérieur est essentiel afin de ne pas perturber la concentration. Ces précisions valent aussi pour le consultant afin qu’il se sente en sécurité et écouté. Le bruit engendre des tensions intérieures qui nuisent à la perception. Personnellement, je déconseille toute forme de musique durant une consultation car celle-ci tend à dissiper l’attention, elle attire l’oreille inexorablement et de là décentre le jeu des perceptions.
Je dois cependant avouer qu’il m’est arrivé et qu’il m’arrive encore de consulter dans des endroits où le calme est absent (café, salons, etc.) Les consultations sont difficiles car une plus grande concentration m’est réclamée et une perte considérable d’énergie en est la conséquence. Un grand nombre d’années de pratique m’autorise ce genre de consultations, mais à petite dose.

 

LA DURÉE

On m’a souvent posé la question à propos de la durée d’une bonne consultation, je répondrai ceci : la qualité d’une consultation ne dépend pas de sa durée. Tout est fonction de la complexité des questions et de la fluidité avec laquelle le tarologue va percevoir les choses et partant de là y apporter son interprétation. Certaines consultations peuvent donc être courtes et d’autres longues. Mais y a-t-il malgré tout un minimum à respecter ? Je dirai qu’entre trente minutes et une heure, le tarologue peut faire une consultation de qualité. Au-delà d’une heure, il peut y avoir une déperdition d’énergie et de concentration. Le fléchissement de ces deux points pouvant entraîner une perception fausse des choses et donc une mauvaise interprétation.

 

Fabrice Pascaud

Cet article Tarot : Aspects de la consultation. est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Interview à cœur ouvert…

Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur

$
0
0

Entretien avec Fabrice Pascaud à l’occasion de la sortie de son livre : « Le Tarot de l’art d’aimer »

 

Isabelle Dillmann : L’amour se cultive-t-il ? Apprend-on à aimer en aimant ?

L’amour se cultive comme une fleur fragile qu’il faut entretenir sans en abimer les pétales. Malcolm de Chazal poète mauricien disait : « Pour qui n’a pas compris la fleur, ne peut aimer la femme ». Plus qu’un apprentissage qui m’évoquerait le mental, l’amour est une forme d’initiation liée au ressenti, à l’intuition. On s’enfante à travers l’amour comme une énergie qui se renouvelle sans cesse, mais nécessite une extrême prudence et une grande attention.

 

 ID : Aime-t-on plus en avançant en âge ?

On aime avec plus de gravité. Ce n’est peut-être plus l’incandescence des années de jeunesse, bien que je pense que pour deux êtres qui s’aiment follement, l’amour n’a pas d’âge. L’étincelle ne vieillit pas. L’enjeu de toute une vie, c’est l’amour. C’est ma conviction profonde. C’est ce qui nous fait vivre et nous aide à tout traverser.

 

ID : Peut-on parler, dans l’espace-temps si particulier de la consultation, d’un amour de votre part pour l’inconnu(e) qui est en face de vous ?

La consultation est pour moi un grand moment de joie. J’aime consulter. On peut être un bon astrologue, un bon enseignant, mais la consultation c’est le rapport sans filtre à l’autre. Il y a une forme d’altérité et une confrontation de notre savoir en tant que praticien avec la réalité d’une autre personne. C’est un grand privilège de voir des personnes se déplacer pour venir nous voir, elles prennent du temps et nous accordent leur confiance. La part intime des êtres s’ouvre à nous. Nous avons accès à leurs secrets, à leurs blessures. C’est à la fois extraordinaire et grave. C’est une forme de communion qui nécessite pour le praticien d’être très à l’écoute.

 

ID : Dans quelles dispositions intérieures êtes-vous pendant une consultation ?

Je suis dans un état différent de mon état relationnel ou émotionnel habituel. En grande réceptivité. Non pas dans un état d’abandon, mais plutôt de lâcher-prise. À tel point que durant ces deux heures tous mes soucis disparaissent. Je suis à 100 % avec la personne. Quand la consultation a porté ses fruits, j’en suis heureux. Quelque chose s’est passé, mais je ne sais pas toujours quoi ? Parfois, je demeure dans un état d’interrogation très subjectif qui n’est pas toujours fondé. Ce n’est que quand la personne revient me voir et me fait part de sa satisfaction que je le sais.
Une consultation est positive quand il y a eu écho, résonnance particulière entre nous sachant par exemple que la Vénus d’une personne dans un même signe ne va pas répondre de la même façon par rapport à son vécu… C’est pourquoi il faut faire corps avec l’autre en lui laissant aussi la parole.

 

 ID : Écouter, est-ce aimer ?

 S’il n’y a pas d’écoute dans un couple, il n’y a pas d’amour. J’en fais souvent le constat en consultation quand j’entends : « Je vis avec lui, mais il ne me voit plus, il ne m’entend plus » ou encore : « Je lui parle, mais il est ailleurs ». Eh oui ! Tout passe par le langage. En consultation, la moindre parole peut être révélatrice. Comme ce fameux : « Je l’aime beaucoup ». Le « beaucoup » est de fait limitatif. Je le fais remarquer à la personne qui ne s’en est pas même rendu compte. Dans ces cas-là, il faut être encore plus attentif, oublier la technique. De par ma nature, j’ai toujours été à l’écoute. J’aime comparer l’astrologie à la musique. Ce n’est pas parce que vous apprenez le solfège que vous allez devenir un grand compositeur ou un grand virtuose. Nous partageons la même école, nous apprenons les notes de la gamme, nous avons un vocabulaire identique et pourtant mystère ; nous sommes tous différents ! L’astrologie c’est pareil. C’est une gamme céleste offerte à différents interprètes astrologues qui entendent et s’harmonisent différemment avec leur mélodie intérieure.

 

 ID : Entendez-vous les silences et les non-dits des consultants ?

Oui je les entends parfois, c’est de l’ordre de l’intuition, du ressenti. Certaines personnes sont très ouvertes, expansives. Parfois trop, il faut les arrêter, car il arrive un moment où ma parole n’a plus de place. D’autres personnes sont fermées, parfois intimidées ou impressionnées, je les invite à s’ouvrir. C’est très variable.

 

ID : Que pensez-vous de cette déclaration : « Je l’aime à en mourir  » ?

C’est l’expression d’un amour absolu et romantique. « Il » ou « elle » est toute ma vie, après, il n’y a plus rien. Mais c’est aussi l’expression d’un amour qui met en péril. César Pavese écrit dans « Le métier de vivre » : « On ne se tue pas par amour pour une femme, on se tue parce que l’amour nous met à nu, nous confronte à notre propre néant ». On peut user de subterfuge dans la pensée dite intellectuelle, mais pas dans l’amour qui est la grande épreuve de la vie.
J’entends souvent dire, surtout de la part des hommes, que l’amitié et l’amour c’est la même chose. Eh bien moi je dis que non. Les hommes ont un côté clanique avec le besoin de se retrouver entre eux comme dans un ventre maternel. Avez-vous déjà entendu parler aux Assises de crime passionnel par amitié ? Certes si vous vivez une rupture amicale, vous allez ressentir de la tristesse, mais si votre amour vous quitte, c’est l’effondrement. Vous êtes atteint au plus profond de vous-même. Bien sûr, il peut y avoir des amitiés amoureuses, et c’est là aussi très compliqué parce qu’on ne peut pas bouger les lignes. Si on le fait, on risque de tout perdre. Dans le thème, on voit si la personne est plus apte à vivre de grandes amitiés amoureuses qu’une histoire d’amour. La maison XI nous indique cette tendance : l’amour de l’amitié.

 

 ID : L’amour peut-il être une force de transformation ?

 Ah oui c’est une véritable Alchimie qui peut même être une transcendance. « La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure » dit Saint-Augustin un Père de l’Église !   Si quelque chose nous permet de nous dépasser, c’est bien l’amour. Je parle de l’amour d’un couple bien sûr qui nous permet d’éviter de « verser dans ce stupide degré de merdité » comme dit Gurdjieff. Ne jamais démériter de l’amour de l’autre.
Quand on est aimé, on ressent cette puissante énergie ascendante, comme descendante. Nous emmener au ciel ou en enfer.

 

 

ID : Pouvez-vous voir dans un thème la capacité à se laisser détruire par l’amour ?

On voit parfois des configurations complexes qui peuvent conduire à des amours compliquées. Mais certaines personnes ont des aptitudes à vivre ces amours-là. C’est leur façon de vivre. En astrologie on ne porte aucun jugement car la personne vit son thème comme elle le peut. Cela évite toute sorte de préjugés et des directives arbitraires. Par exemple, une Vénus mal aspectée en conflit avec Pluton peut donner des amours destructrices. C’est Éros et Thanatos. Mais les dissonances peuvent être aussi un chemin de sublimation vers le champ de la création. C’est le cas de personnes qui n’arrivant pas vivre leur amour dans le réel le subliment de cette manière. La complexité de cette configuration natale deviendra un levier créateur. Mais dans la vie, ce seront des êtres terriblement malheureux par leurs amours blessées à répétition…
On sait bien qu’un amour qui n’est pas entendu qui n’a pas de retour peut mener à un désespoir terrible ! Mais à quel point n’est-ce pas là aussi un carburant pour créer ? Chacun vit ses aspects comme il le peut, et sauf au prix d’un énorme travail sur soi, sortira très peu de la trame natale de son thème. C’est pourquoi la grande clé de compréhension en astrologie est de toujours contextualiser. Rien de théorique ne peut remplacer la compréhension du modus vivendi personnel.

 

ID : Avez-vous croisé sur votre route des moribonds de l’amour ?

Oui j’ai rencontré et connu des personnes qui ont aimé une seule fois d’une manière totale, absolue, mais qui ne peuvent plus aimer. Laminées, brûlées par l’amour elles ne s’en sont pas remises et se sont interdit toute nouvelle histoire d’amour préférant vivre dans la mémoire de ce qui n’est plus. Un deuil est passé sur cet amour absolu et c’en est fini. On rencontre parfois cela dans les Vénus Capricorne, les Vénus hivernales avec le côté concentrique de Saturne. La personne reste cristallisée sur cet amour. Elle n’est plus capable d’aimer, mais elle n’en souffre pas forcément car elle est taillée pour. Il faut éviter la projection car d’un point de vue extérieur, on pourrait penser qu’elle est malheureuse.
Moi le premier en consultation, je dois veiller à prendre le maximum de recul et ce n’est pas toujours facile. Étant double scorpion, je trouve ces personnes très attachantes, sachant qu’il y a de l’harmonie dans la disharmonie. C’est cela la loi des contraires. Par contre pour des relations toxiques, je les mets en garde, bien qu’ils sachent au fond d’eux-mêmes ce qu’il en est. Dans ces cas-là, les transits peuvent jouer un rôle libérateur, notamment avec Uranus, et je les en informe.

 

ID : Les amours malheureuses nourrissent l’art, la littérature, les chansons… Quel est votre amour à vous dans le registre de la poésie, de la littérature ?

Ceci est lié à une double histoire d’amour. À 16 ans, j’ai découvert Rimbaud dans un milieu où je ne pouvais me faire respecter autrement que par la force. Il n’y avait pas beaucoup de place pour la pensée et la poésie dans ces quartiers-là. Un jour, j’ai fait la connaissance d’une jeune fille, danseuse classique, légèrement plus âgée que moi. Ce fut comme un miracle, une étoile lumineuse dans mon quotidien. J’en suis tombé très amoureux. Quelque temps plus tard, ses parents ont déménagé et comme cadeau d’adieu, elle m’a offert l’œuvre complète de Rimbaud. Je ne l’ai jamais revue, mais Rimbaud est resté dans vie et ce fut mon deuxième coup de foudre : « L’amour est à réinventer, on le sait » écrit-il. Oui, on le sait, mais qu’en fait-on ? Puis Rimbaud m’a amené à découvrir les surréalistes… et bien sûr Breton : « Aimer d’abord, il sera toujours temps de s’interroger sur ce que l’on aime, jusqu’à n’en vouloir plus rien ignorer ».

 

ID : Quel est votre film d’amour préféré dans votre Panthéon de cinéphile ?

J’ai vu beaucoup de films quand j’étais petit, car ma mère a été ouvreuse dans un cinéma. C’était l’époque où il y avait encore des cinémas de quartier. Une grande partie de ma culture s’est faite là. Mon film d’amour préféré est « Mourir d’aimer ». Je l’ai vu gamin, mais je m’en souviens encore. Je suis ressorti en larmes. Cette histoire avait fait naitre en moi un sentiment de révolte. Je ne comprenais pas comment on pouvait interférer ainsi dans l’amour de deux êtres et je ne le comprends toujours pas. Cela me rendrait presque violent. En vous en parlant, je ressens encore les mêmes émotions qu’à l’époque. Gabrielle Russier est morte d’avoir subi une telle humiliation, un tel opprobre ! J’adorais son interprète Annie Girardot femme scorpion s’il en est, qui a eu une vie tragique ; elle aussi est morte d’aimer.

 

ID : La rancœur ne ruine-t-elle pas ce qui nous tient le plus à cœur ?

La rancœur est le pire des poisons. J’appelle cela la mauvaise mémoire. Il faut absolument se libérer de ce genre de parasite et s’en débarrasser comme de la rancune. D’autant que la rancœur et son cortège de ruminations peuvent créer des blocages et paralyser la vie du cœur au sens propre et figuré. Dans ces cas-là, la consultation n’est pas facile car parfois la personne a de bonnes raisons d’avoir de la rancœur, mais elle en a fait son noyau dur. J’essaie d’expliquer qu’abandonner la rancœur ne signifie pas abdiquer — car l’ego se bat derrière — mais qu’elle se ruine elle-même.

 

ID : Idem pour un chagrin d’amour ?

Quand quelqu’un vient me consulter après une séparation et me demande si le conjoint a dans sa vie une autre personne, je réponds qu’il faut tout oublier puisque la séparation est là, sinon c’est encore vivre avec l’autre à distance. C’est humain de se poser cette question, mais dévastateur de chercher à savoir. C’est un lien qui vous étrangle. Je rencontre des personnes qui n’arrivent pas à reconstruire leur vie. J’essaie de les réconcilier avec elles-mêmes, leur faire comprendre que leur capacité d’aimer et d’être aimé est encore là…

Le chagrin d’amour peut être le ferment d’un renouveau, mais parfois le chagrin est tel que cela nécessite une thérapie, un accompagnement. Dans les transits, on peut voir l’amour éclore à nouveau et je le dis. La mémoire d’un amour est une brûlure terrible si vous avez été abandonné, trahi. Mais si, à travers un deuil, il s’agit du souvenir de la personne aimée, c’est aussi un baume.

 

ID : Dans le mot amour, il y a le mot âme…

C’est un appel d’âme. Une rencontre indestructible avec l’âme sœur, une aimantation à vie qui ne veut pas dire que l’on va vivre réellement avec cette personne. C’est le fameux « ni avec toi, ni sans toi ». On touche là à la synastrie astrologique de deux thèmes. En ce qui me concerne, je reste dans une vision très littéraire d’âmes sœurs qui se rencontrent. Tous les questionnements, les suppositions sur le pourquoi et le comment enlèvent de la magie à la rencontre. Cela doit rester un mystère.

 

ID : Et cela à n’importe quel âge ?

J’ai longtemps reçu une dame très âgée. Elle venait me voir en consultation pour ses enfants, ses petits-enfants, mais jamais pour elle. Elle était veuve et me disait qu’ayant été très heureuse avec son mari, elle n’attendait plus rien. Mais dans son thème j’ai vu un magnifique transit sur sa Vénus natale. Je lui ai dit qu’elle pourrait tomber amoureuse. Elle en a ri. L’année suivante elle m’a appelé pour m’avouer qu’elle était tombée amoureuse, et qu’elle partait avec son amant en voyage. Elle a été très heureuse les quatre dernières années de sa vie avant de mourir aimée à 86 ans.

 

Fait à Paris le 13 novembre 2019

 

Entretien réalisé par Isabelle DILLMANN Journaliste, Grand Reporter, Spécialiste des Grands entretiens, Auteur et Biographe. A obtenu la Plume d’Argent pour son travail sur le peuple Philippin.
Livres d’Isabelle Dillmann :

Les politiques ont-ils une âme ? Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

Au cœur du chaos. Entretien avec le patriarche Béchara Boutros Raï. Ed. Albin Michel. Suivre ce lien…

 

Entretien avec le peintre Pierre Soulages qui vient de fêter ses 100 ans (publié dans la Revue des deux mondes) à lire en ligne  . Lire l’entretien, ici

Cet article Ce qu’aimer veut dire en quelques battements de cœur est apparu en premier sur Fabrice Pascaud.

Viewing all 45 articles
Browse latest View live




Latest Images